top of page

Mes amis, du brin d’herbe à l’étoile

Laf rend un hommage à ses amis, les chiens, les arbres, les chevaux, les hommes. Cependant, il se désespère de l’ambivalence des humains qui peuvent se montrer si cruels.



Les étoiles sont mortes, non ? Pourtant, j’aime les regarder dans le ciel. Je n’en ai cure. Elles sont trop belles.


Je suis l’ami du vivant. J’aime mes congénères, les chiens. Je les comprends et je compatis pour eux. J’enviais beaucoup O’Simone et O’Jean-Marc. Ils sont nés en 2018, lettre O pour les prénoms de chiens. Les bergers blancs suisses de Julien ont un Instagram. Comme je l’ai déjà écrit, j’aimerais tant avoir le mien. Mais ma maîtresse ne veut pas ; elle a peur qu’on me vole si je deviens célèbre. Simone et Jean-Marc peuvent se montrer et se narrer sur leur Insta. Moi, je me narre dans ma « Chronique ». J’écris car je suis un chien qui pense, un philosophe. Jean-Marc, au prénom anthropomorphe, vient de se faire opérer. Il a raconté sur son Instagram « Simone&Jean-Marc Officiel ». Je crois qu’il a bouffé un jouet en plastique. Sur les photos, il porte une énorme collerette et est affalé sur le canapé du salon. Le veinard ! Pour moi, c’est interdit, sauf chez ma Mannie. Cool, les suites de l’opération. Pourtant, il en a bavé, Jean-Marc. Ventre ouvert, hospitalisé dans une cage, réveil difficile, pas faim. En tout cas, on l’a sauvé. On m’a répété et répété qu’il ne fallait pas bouffer n’importe quoi, comme le faisaient mes prédécesseurs, les labradors Belle et Tiger. Sinon, collerette et ça, c’est pas cool. Bonne convalescence à mes amis les chiens artistes. Ils chantent dans « Waf », la chanson de Juju. Quel pot ! En plus, il y a des chiens dans le clip. À quand mon tour ?


Je salue les chiens psy. Ceux que je rencontre dans le cabinet de mon psy. J’adore y aller, accompagné de ma maîtresse. Il n’y a pas d’interdiction formelle de monter sur le canapé ou le fauteuil, déjà ! Je croise des petites. La mini chihuahua qui vient dans son panier style sac à main de dame porté au bras de sa maîtresse. Elle ne pèse pas lourd. Pakito, petit punk sans laisse qui dort pendant la séance et le petit bijou ; la petite nouvelle, fine teckel nain qui porte un collier en strass. Christian (Louboutin) vient de lancer une marque d’accessoires pour chien ! Faites passer l’info ! Ces séances de psy sont très agréables. Elles permettent de se reposer en écoutant le doux clapotis du langage humain qui se déploie à partir des inconscients torturés, pas comme les nôtres, êtres sensibles, mais à l’inconscient moins complexe apparemment. Freud a eu son premier chien à 70 ans ! Wolf, le berger allemand, ne quitte pas Anna, qui lui a été donné à la fin de son analyse…menée par son père ! Cool, tu finis ton analyse, et tu as un chien ! Freud se prend de passion tardive pour les chiens, Waouh. Il devient le maître d’une chowchow appelée Jofi qui reste avec lui durant les séances d’analyse. Anna préférait les mâles, mais avait peur des hommes. Anna prenait aussi son chien en analyse, huit patients par jour, pourtant, le chien pue ! Son père Sigmund avait une photo de Wolf dans son bureau. Il est rassurant de savoir que le père de la psychanalyse était capable d’un transfert sur un chien ; cela augmente notre valeur. Nous ne sommes donc pas que des domestiques. Il s’agit d’un transfert « cynique ». Il est doux d’être au bout du divan, bercé par le ronron des analysés ; non, ce ne sont pas des chats, mais ils ronronnent. Jofi a-t-elle posé les bases de la zoothérapie ou pet- thérapie ? Le chien est-il capable de remettre en route une libido faiblarde ? Apparemment, oui. Freud appréciait que le chien soit un olfactif qui ne craint pas de sentir, voire de bouffer, les excréments, phase anale réussie, et n’a pas honte de ses fonctions sexuelles, accouplements périlleux en public, jetez des seaux d’eau, s.v.p. Plus il connaît les hommes, de la racaille, il a dit le grand-père Freud, plus il aime les chiens. Sa chienne s’étant fait écraser, Freud tombe amoureux de sa sœur qui meurt sept ans plus tard des suites d’une opération de deux kystes ovariens. Cette chienne assiste aussi aux séances d’analyse dont elle annonce la fin en aboyant et se dirigeant vers la porte. Waf, c’est fini, tu t’en vas. On est quand même forts, nous les chiens. Qui ne plaît pas à Jofie a quelque chose de louche, pour le Maître. Le Maître fait sa petite sieste sur le divan avec Jofie sur les jambes. Incroyable, non. Il fredonne l’aria de Don Juan : Un lien d’amitié/ Nous sommes unis tous les deux.


Il fait bon être chien de psychanalyste. Ils sont fous, ces humains.


Voilà, je vous ai fait connaître l’avancée de la psychanalyse grâce aux chiens. Freud pensait que les chiens sont dénués d’ambivalence, contrairement aux humains dont l’amour est toujours pollué de haine, de tendances destructrices et d’instinct meurtrier fratricide, sauf, disait-il, en mâle, l’amour de la mère dans la relation précoce avec son fils, fondé sur le narcissisme. L’échange affectif entre l’homme et l’animal dépend d’un lien mutuel grâce à l’identification centrifuge (par rapport à mon « moi ») et l’induction anticipatrice, associées aux phénomènes d’empreintes. Je suis prêt pour faire ma psychanalyse, il paraît que tout un chacun serait la mère de son chien ? Waf.


Je suis l’ami des chiens et des humains. Toko devrait être mon Graal. C’est un japonais devenu chien. Donc, un homme-chien. C’est un colley poilu au costume hors de prix. Moi, ma fourrure est gratuite et autonettoyante. Ce mec-chien dort dans une cage géante, se fait promener en laisse et veut se faire des amis canins. Il dit : « Je veux être un animal ». Il se roule en boule, donne la pa-patte. Il est allé jusqu’à manger de la nourriture pour chien dans une gamelle. Maso, le gars, quand il peut manger des steaks, du boudin et des hot-dogs. Non, pas de hot-dog, s’il vous plaît ! Vous pouvez le voir sur YouTube puisque tout le monde se narre et se montre maintenant. « I want to be an animal ». Yes, you are not an animal. Tu ne sens pas le chien, Toko, mais l’humain psychopathe. Ils sont fous, ces humains. Le tokyoïte veut bouffer des croquettes et les humains veulent manger du cheval, voire du chat et du chien en Indonésie, des chauves-souris, des rats, des serpents, des singes. N’allez jamais, humains sensibles, vous promener dans le marché de Tomohon sur l’île de Sulawesi. Vous allez défaillir, amis des animaux. Moi, je suis l’ami des chevaux. Il m’arrive de dormir avec ma chère Dadou. Cette belle jument m’accepte sur sa paille, dans son box. Elle a compris que je ne la dérangerai pas et j’aime son odeur, et celle du crottin aussi. Foin de ce bonheur et de cette idylle. Il y a des enfoirés, surtout des asiatiques, mais pas que, qui bouffent des sushis de cheval, basachi, payés une fortune. Appelée « Sakuraniku », viande de cerisier en fleurs ! Les fines tranches sont entourées de feuilles de shiso et avalées avec de la sauce soja et du wasabi. Pour donner du piquant à cette chair fade, je suppose. Bon, moi, si vous me mettez dans l’herbe un bout de viande de cheval, je la mange, mais je suis un chien. Mais vous, humains éduqués, qui avez de la nourriture à profusion, quelle est cette volupté d’élever des chevaux, de les transporter vivants dans les soutes d’avions, pour que la viande soit transformée en sushis ? De la chair fraîche pour ces messieurs. Vous, les ogres, n’étiez-vous pas les amis des chevaux que vous avez domestiqués, qui vous ont rendu moult services ? Comment vous seriez-vous déplacés sans leurs dos ? Il faut pour faire les sashimis de cheval de bons gros chevaux de trait engraissés dans la vallée d’Aspe. Il semble que les chevaux de trait français, qui n’ont plus d’utilité agricole, aient rencontré un abattoir de luxe. Dîtes-moi, Monsieur le Président, dîtes-moi pourquoi il est pas interdit, ce trafic-là ? Waf.


Je redis mon amitié aux chevaux, car l’amitié est ce qu’il y a de mieux au monde. Tu es mon Montaigne, Dadou, et je suis ta Boétie. Les deux hommes étaient dans une telle intimité qu’ils ne sentaient plus « les coutures de leurs âmes ». Ils s’aimaient « parce que c’était lui, parce que c’était moi ». Et quand La Boétie est mort, Montaigne a été inconsolable et a voulu faire connaître « Le discours sur la servitude volontaire », écrit par son ami. Parlons-en de la cruauté. La cruauté des hommes envers les animaux, les sushis, envers les arbres, les guerres qui les tuent, envers leurs semblables. Le livre de la Boétie pose la question : « Pourquoi un seul peut gouverner un million, alors qu’il suffirait à ce million de dire non pour que le gouvernement disparaisse ? » Pourquoi, parce qu’Ulysse a dit aux Grecs : « Il n’est pas bon d’avoir plusieurs maîtres ; n’en ayons qu’un seul ». Et pour les chiens, est-il bon de n’avoir qu’un seul maître ? Plusieurs, je m’y perdrais. Alors, pourquoi les hommes s’asservissent-ils, et de préférence à des psychopathes, de naissance souvent illégitime, mal éduqués, à la raie bien faite et au costume impeccable ? Pourquoi la servitude volontaire ? Un, par habitude ? ? ? Ça tient debout, ça ? Deux, par la manipulation du puissant. C’est sûr qu’il fait peur, vous voulez aller en prison, vous, parce que vous aurez ouvert la bouche ? Trois, par profit. C’est clair au moins et plutôt rigolo. Mieux vaut être un oligarque. Tu es soumis et dépendant, mais riche et en plus tu penses être l’élu, voire l’ami. Là, tu te trompes. Il n’a pas d’ami. Bon, alors qu’est-ce qu’on fait ? Moi, je suis un chien ; je suis en doux servage. Mais vous ? Vous avez de l’argent, des voitures, vous êtes éduqués ? Euh ! Waf !


Alors, vous avez envie de les passer en Crimée, vos vacances d’août ? Il paraît qu’il y a des embouteillages sur le pont. Il a sauté. On ne renonce pas. On va vous faire traverser en sécurité les zones frontalières en vous faisant passer des chekpoints. Ils sont fous, ces humains. La mite veut faire rentrer les fauves dans les cages du cirque. Le bouffon du tsar, vendeur expérimenté de hot-dogs, non, pas de hot-dogs, s.v.p, porte des moumoutes qui le font ressembler à une tête de chien frisé, non, pas de chien, s.v.p. « La forêt des surprises » pleure à Kremmina. Le papy bienheureux est dans un bunker. À quoi ça sert d’être riche ? Il cache femmes et enfants, parce qu’il est marié à son peuple. « Le tsar est bon, il n’y a que de mauvais boyards », disaient les aristocrates. Ne m’enfermez pas d’avoir dit ça.


Les loups descendent dans le Tarn, ce sont mes nouveaux amis. Je suis un « pet », un animal de compagnie, un chouchou ami des loups. J’ai plein d’amis, à qui j’envoie plein de KISSES : les arbres, les chevaux, les étoiles.

15 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page